Physio Fondateur
Nombre de messages : 488 Date de naissance : 29/05/1983 Age : 41 Localisation : Boulogne Billancourt Emploi/loisirs : Voyage astral , magie élémental , flash , medium , rêve prémonitoire Date d'inscription : 13/03/2008
| Sujet: Le Telesme - Alchimie et spiritualité - Jeu 13 Mar - 20:07 | |
| Salut à tous et toutes ,
Le Telesme est, selon la "table d'Emeraude" (Voir la traduction proposée par Canseliet- Fulcanelli, "demeures philosophales, édition JJ Pauvert, tome 2, note pp. 247 sq) dont on affirme souvent que l'auteur est Hermès Trismégiste lui-même, la "force forte de toutes les forces". Elle est la quintessence présente partout dans l'univers, qui vivifie et justifie les analogies entre les mondes.
Si "tous ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut comme ce qui est en bas", c'est que tout provient de l'Un, par "adaptation". Le telesme revêt ainsi une triple dimension : théophanique, anthropologique et cosmologique, ainsi que le déclare la triple affirmation de sa véracité : "il est vrai, sans mensonge, très véritable"."
En tant que principe spirituel ou divin, le Telesme est la vie du fils, symbolisant à la fois la lumière du monde, le verbe, le chemin, la vérité et la vie. En tant que catégorie anthropologique, il est l'eau vive qui coule des centres d'énergie psychique, en particulier du centre hara ; analogue au pouvoir magnétique que confère à l'homme l'éveil de ses chakras, il est l'huile des vierges sages (plexus solaire), la rosée et le nectar des dieux. Son adaptation physique en fait l'élèment subtil de la nature : l'azoth des alchimistes, l'agent universel ou la lumière astrale des Martinistes et d'Eliphas Levi.
La connaissance du Telesme exige simultanément sa recherche pratique, donc une triple initiation (Telesma vient peut être du grec "TEAEW", achever, initier, consacrer, célébrer, ce qui viendrait éclairer d'un jour nouveau l'abbaye de Télème dont l'ésotérisme alchimique paraît incontestable. Alcofribas Nasier, anagramme de F. Rabelais, dont le nom évoque le nez amoureux de plomb (l'alchimiste), est immédiatement accolé à l'expression "abstracteur de quintessence". Dans "Pantagruel", L.V, chap. 42, la "divebouteille" fait appel à une évocation très précise d'une fontaine circulaire avec ses sept colonnes "qui sont pierres....attribuées aux sept planètes du ciel", à une symbolique des correspondances des planètes et métaux, objets de la science alchimique, voir Fulcanelli, "La cygogne de Rabelais", tome 2 , page 39. De même la descrïption de l'abbaye lui attribue une forme hexagonale, une symbolique des métaux et des couleurs, une fontaine avec les trois grâces...., autant d'indices du Gay savoir.), à l'instar de celui qui est devenu trois fois maître.
La séparation du subtil de l'épais et la coagulation du volatil se fondent sur l'existence de deux processus qui accompagnent la genèse des mondes : involution et condensation de l'esprit, évolution et spiritualisation de la matière. Ces deux processus sont, néanmoins, deux structures toujours actuelles de l'univers : "il monte de la terre au ciel et derechef il descend sur terre et reçoit la forces des choses supérieures et inférieures."
Au plan spirituel, la séparation du feu et de la terre correspond à la phase d'idéalisation, d'éveil de la conscience supérieure (dissolution de la personnalité égocentrique, l'adam des écorces); la conversation en terre du Telesme n'est autre que la renaissance spirituelle que symbolise le pentagramme flamboyant ou le Sceau de Salomon.
C'est la coagulation du divin et la régénérescence de l'homme en un corps de gloire. Au plan alchimique, la séparation des corps pour l'obtention de la "materia prima", donc de la réalisation de l'oeuvre au noir. La libération de l'agent universel effectuée, il s'agit de purifier celui-ci : c'est la phase liquide, puis aérienne, de l'oeuvre au blanc (les eaux mercurielles). Il faudra ensuite le condenser (coagula), oeuvre au rouge. La pierre philosophale est donc le miracle obtenue à partir de l'adaption de l'Un.
Le Telesme est ainsi la clef de l'univers. Le modèle embryogénétique que M. Eliade reconnaît à l'alchimie (forgerons et alchimistes, editions flammarion) trouve ici son sens. "Le soleil en est le père, la lune en est la mère, le vent l'a porté dans son ventre, la terre est sa nourrice." Les deux principes, masculin et féminin, produisent le mercure philosophal, selon la symbolique même des planètes : soleil+ lune = symbole féminin. La croix matérialise l'union : elle est la terre, "la nourrice".
Fulcanelli fait remarquer ("les Demeures philosophales", tome 2 page 40) que le "vent" qui porte Telesma dans le ventre de la terre est figuré en alchimie par la "coquille d'osier attribuée au mercure". Le vent est le "vaisseau porteur de la pierre", mais sa volativité est telle que "l'eau vive" qu'il représente s'évanouit au feu. Ainsi l'enfant du roi et de la reine est la " substantifique moelle", la quintessence du monde partout présente, aux différents niveaux de la création. L'or, dans les entrailles de la terre, en est la cristalisation physique, l'ether newtonien est son véhicule, la lumière astrale "soutient" la vie psychique. Le Verbe lui-même est son principe coextensif.
Les symboles du Telesme sont donc chargés de la même fonction synthétique, unitaire : le serpent qui mort sa queue, l'ouroboros ; le caducée d'Hermès ; le cercle et le point ("opération soleil") ; la baguette magique. Il s'agit des structures qui révèlent la présence du Telesme à tous les niveaux de manifestation de l'homme, du monde, du sacré.
Mais le Telesme est aussi présent dans le dragon, le corbeau ; il est aussi le lièvre, la colombe, le paon, le phénix. Tout le bestiare hermétique est l'histoire occulte de ses métamorphoses selon les moments de l'oeuvre spirituelle et physique où est parvenue à l'identifier et à le maîtriser la conscience de l'adepte
Un lien : http://www.ojardimhermetico.com/fra/04alquimia2.html | |
|