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PARIS (AFP) - Le virus de la grippe espagnole de 1918, qui avait entraîné de 20 à 50 millions de morts, s'avère également mortel pour des primates non humains, des singes macaques, selon une étude publiée dans la revue scientifique britannique Nature paraissant samedi.
Chez les sept macaques infectés avec un virus H1N1 de la grippe espagnole "reconstruit", la violence de la réaction immunitaire expliquerait la rapide destruction du tissu pulmonaire conduisant à la mort.
"Cette étude sur les macaques, combinée avec nos travaux précédents montrant la réaction de souris infectées avec le virus de 1918, suggère que la réponse immunitaire de l'hôte est hors de contrôle chez les animaux infectés par ce virus", relève Michael Katze (Université de Washington, Seattle, Etats-Unis).
Pour analyser comment les hommes avaient réagi au virus meurtrier de 1918, Michael Katze et ses collègues avaient inoculé une version reconstruite de ce virus à des souris. Il est possible que le système immunitaire des malades "ait réagi trop fortement et détruit trop de cellules", avait expliqué John Kash lors de la publication des résultats en septembre dernier.
Les résultats, publiés cette semaine, de l'expérience similaire sur des singes macaques montrent que "l'expression atypique de la réponse immunitaire innée pourrait être un déterminant critique de la sévérité" de l'infection par le virus de 1918, concluent les chercheurs.
Yoshihiro Kawaoka (Université de Winconsin-Madison, Etats-Unis et Université de Tokyo), qui a dirigé cette étude internationale à laquelle participaient Michael Katze et John Kash, relève la nécessité de mieux comprendre la réaction virus-hôte lors de la grippe espagnole de 1918 pour se préparer à une éventuelle pandémie que pourrait entraîner le virus H5N1 de l'actuelle épizootie de grippe aviaire.
Des travaux publiés en 2005 ont montré que le virus H1N1 de la grippe espagnole était probablement un virus entièrement d'origine aviaire qui s'était adapté à l'homme.
Alors que les grippes saisonnières entraînent davantage de risque de complications pour les personnes âgées et les jeunes enfants, la pandémie de 1918 s'était avérée meurtrière surtout pour les jeunes adultes.