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Les faiblesses militaires des États Unis: Le haut commandement du Pentagone hésite à faire la guerre à l’Iran
lors que les plans US d’attaque contre l’Iran sont dans un état avancé de préparation, les divisons se creusent à propos de ces attaques entre les militaires et la Maison blanche.
"Des responsables de la défense US confirment que des plans d’attaque actualisés sont prêts si cela s’avérait nécessaire dans l’escalade de la crise autour des objectifs nucléaires de l’Iran, bien que des frappes ne soient apparemment pas imminentes… Parmi les cibles possibles, outre les installations nucléaires comme la centrifugeuse de Natanz, il y a les sites de missiles balistiques, les bases des Gardiens de la révolution, et des ressources de guerre navale que Téhéran pourrait utiliser en fermant par représailles le détroit d’Hormuz, un artère vitale pour l’écoulement du pétrole du Golfe." (AP, 8 Novembre 2007)
Ces préparatifs de guerre en cours correspondent bien aux déclarations officielles et menaces politiques dirigées contre l’Iran par le président et le vice-président US. Le 12 Octobre, Bush a lâché une bombe en déclarant que la confrontation avec l’Iran pourrait conduire à une “3ème Guerre mondiale”. Dans une récente interview télévisée, Bush a clarifié pourquoi il avait parlé de “3ème Guerre mondiale” : c’était « parce qu’il y a un pays [l’Iran] qui a défié l’AIEA… » Cette déclaration est un mensonge éhonté du chef de l’État US. L’AIEA a confirmé dans un rapport d’août dernier la nature civile du programme nucléaire iranien.
Le vice-Président Dick Cheney a déclaré le 21 octobre que l’Iran subirait des “conséquences sérieuses” s’il ne se conformait pas aux exigences US concernant son programme nucléaire. Cheney continue à chercher un prétexte qui justifierait le déclenchement d’une guerre contre l’Iran, y compris un « second 11 Septembre » ou une « urgence de catastrophe » aux USA.
Simultanément, les candidats à l’élection présidentielle, Rudi Giuliani le Républicain et Hillary Rodham Clinton la Démocrate, ont tacitement adopté la position de l’administration en place sur l’Iran.
La « capacité à mener des guerres » de l’armée US
Ces déclarations agressives de la Maison blanche sont en contradiction avec celles qui émanent de militaires US. Le nouveau président de l’État-major conjoint interarmes, l’Amiral Michael Mullen, qui a pris ses fonctions début octobre, tout en soutenant largement la Maison blanche, a reconnu les faiblesses militaires US. Les guerres en Irak et en Afghanistan « peuvent avoir miné la capacité de l’armée à combattre des guerres contre des adversaires plus importants – dont l’Iran. » ( cité dans Haaretz, 22 Octobre 2007).
Dans une interview avec le New York Times, Mullen a déclaré :
"...Les risques pourraient être très, très élevés.... En ce moment nous sommes en conflit dans deux pays là-bas…Il nous faut être incroyablement prudents sur le potentiel d’un conflit avec un troisième pays dans cette partie du monde."
Les hésitations de Mullen à déclencher une guerre contre l’Iran ne se fondent pas sur des divergences dans les positions politiques mais sur une évaluation réaliste des capacités militaires US. L’Amiral Mullen reconnaît que l’armée US est en surchauffe et cela en relation avec l’Irak, les militaires US faisant face à un sérieux problème de recrutement.
En outre, le Pentagone le reconnaît implicitement, les USA et les forces de la coalition se heurtent à une résistance féroce aussi bien en Afghanistan qu’en Irak. L’Amiral William Fallon, Commandant du Commandement central US (USCENTCOM) et supporter enthousiaste des plans de guerre de Bush-Cheney, a aussi minimisé les possibilités d’une guerre avec l’Iran : « L’Iran n’est pas dans mon planning. » Fallon est parfaitement conscient des capacités iraniennes de riposte de l’Iran et des capacités à infliger des pertes significatives aux USA et à la coalition.
Sur le front diplomatique
Pendant ce temps, la Maison blanche exerce des pressions sur l’Allemagne et la France pour leur imposer des sanctions économiques dures contre l’Iran.
Le Président Sarkozy a exprimé un soutien inconditionnel au président US dans son discours au Congrès US. Bush et Sarkozy au présenté, lors de la conférence de presse d u 7 Novembre, ce qui a été appelé par les analystes politiques un “front commun”, appelant à l’imposition de sanctions économiques dures à l’Iran.
Le samedi 10 Novembre, la Chancelière allemande Angela Merkel est arrivé au ranch texan de Bush pour des discussions avec le Président. Merkel a déclaré : "Si l’Iran ne cède pas, [l’Allemagne]est prête à de nouvelles sanctions plus dures."
Ce qui émerge désormais, ce sont des efforts de Washington pour isoler l’Iran. À travers les négociations en cours avec l’Allemagne et la France, Washington pousse à l’imposition d’un régime de sanctions économiques (sous les auspices de l’Union européenne) contre Téhéran. Ce qui est en jeu, ce sont les intérêts commerciaux européens, notamment ceux des entreprises pétrolières européennes, en Iran. Le vice-Président Cheney a menacé les multinationales européennes dans un déclaration le 8 novembre : si elles restent en Iran, elle auront des problèmes pour faire du business aux USA (Guardian, 9 Novembre 2007) .
Source:
Article de Michel Chossudovsky
http://mondialisation.ca/