Salut ,
UNE INTERVIEW DU DOCTEUR J. ALLEN HYNEK:
RENCONTRE RAPPROCHEE AVEC LE DR. J. ALLEN HYNEK:Par Dennis Stacy
Une interview With The Dean 1985
Re-Edited for CUFON by Dale Goudie 1991, traduction française par l'auteur de ce site.
STACY: Dr. Hynek, en tant que scientifique, vous avez une vue globale du phénomène OVNI qui remonte à plus d'années en arrière que probablement n'importe qui vivant aujourd'hui. Comment votre contact avec ce phénomène a-t-il précisément commencé?
HYNEK: C'est une histoire facile à raconter. Au printemps de 1948, j'enseignais l'astronomie à l'Université d'Etat de l'Ohio, à Columbus. Des trois hommes se sont présentés un beau jour, et ils n'étaient pas habillés en noir, eux, (I), ils sont venus pour me voir depuis la base aérienne de Wright Patterson à Dayton pas très loin. Ils ont commencé par parler de la pluie et du beau temps, pour autant que je me le rappelle, et d'autres sujets futiles, et alors finalement l'un d'eux m'a demandé ce que je pense des soucoupes volantes. Je leur ai dit que je pense qu'elles n'étaient que des racontars et des non-sens et ainsi de suite, ce qui a semblé leur faire plaisir, et alors ils en sont venu au motif de leur visite. Ils ont dit qu'ils ont besoin d'une certaine consultation en astronomie parce que c'était leur travail de découvrir ce qu'il en était vraiment de ces histoires de soucoupe en volantes.
Certains étaient des météores, pensaient-ils, d'autres des étoiles et ainsi de suite, et ils pouvaient donc avoir besoin des compétences d'un astronome. Et bien chiche, ai-je dit, cela semble amusant, et en outre, je recevrai une habilitation "top secret". A ce moment-là, cela s'appelait le Projet Sign (II), et une partie du personnel au moins prenait le problème tout à fait sérieusement. En même temps un grand schisme se produisait dans l'Armée de l'Air entre deux écoles de pensée. L'école sérieuse a préparé une évaluation de la situation qui fut envoyée au Général Vandenburg, mais l'autre côté par la suite a remporté la partie et les gens sérieux ont été réaffectés à d'autres tâches en d'autres lieux. Les "négationnistes" ont gagné la bataille, en d'autres termes.
Mes propres investigations pour le projet Sign m'ont ajouté à ce fait également, je pense, parce que j'étais tout à fait négatif dans la plupart de mes évaluations. J'ai utilisé toute l'élasticité possible pour donner une explication naturelle à chaque cas, même quand cette explication naturelle ne pouvait pas vraiment s'appliquer. Je me rappelle un cas au Snake River Canyon, je pense, où un homme et ses deux fils ont vu un objet métallique venant en tourbillonnant du bas de la gorge et qui a fait osciller le haut des arbres. Dans ma tentative de trouver une explication normale à cela, j'ai dit que c'était une certaine sorte de remous atmosphérique. Naturellement, je n'avais jamais vu un remous comme cela et je n'avais aucune vraie raison de croire qu'une telle chose puisse seulement exister. Mais j'étais si impatient de trouver une explication normale parce que j'ai été convaincu qu'il devait y en avoir une, que naturellement, j'en avais inventé une, et ce n'est que bien plus tard que j'ai commencé à changer d'avis.
STACY: Arriva-t-il que l'Armée de l'Air elle-même fasse pression pour que proposiez-vous une explication conventionnelle à ces phénomènes?
HYNEK: Il y avait une pression implicite, oui, c'est absolument certain.
STACY: En d'autres termes, vous vous êtes trouvés piégé, comme la plupart d'entre nous, dans une situation ou vous devez plaire à votre chef?
HYNEK: Oui, vous pouvez aussi bien le dire de cette façon, bien qu'en même temps je ne sois pas allé à l'encontre de mes préceptes scientifiques. En tant qu'un astronome et physicien, j'étais d'avis simplement a priori que tout a dû avoir une explication normale en ce monde. Il n'y avait pas de "si" ou de "mais" è ce sujet. Les cas que je ne pouvais pas résoudre, pensai-je, seraient résolus si nous essayions juste un peu plus, et que si nous faisions une meilleure recherche plus appropriée nous trouverions probablement une explication naturelle. Ma moyenne de rapports expliqués était d'environ 80 pour cent et je pensais que c'était largement suffisant. Cela laissait environ 20 pour cent de cas non résolu pour moi, mais seulement environ trois ou quatre pour cent pour l'Armée de l'Air, parce qu'ils ont employé des statistiques d'une manière que je n'aurais jamais considérée comme valide moi-même. Par exemple, les cas marqués "information insuffisante", étaient considérés comme "résolus"! Ils avaient encore d'autre manières de nous duper. Si une lumière était vue, ils disaient, "les avions ont des lumières, donc, c'est probablement un avion." Puis, à la fin de l'année, quand les statistiques ont été calculées, ils on simplement laissé tomber les "possible" ou "probable" et les ont comptés comme "avions".
STACY: Qu'est-ce qui vous a conduit à changer votre propre perception du phénomène?
HYNEK: Deux choses, en fait. L'une était l'attitude complètement négative et intransigeante de l'Armée de l'Air. Ils ne donneraient aux OVNIS aucune chance d'exister, même s'ils volaient à travers la rue en plein jour. Tout devait avoir une explication. J'ai commencé à trouver cela dérangeant, quoique j'aie fondamentalement mené les choses de la même manière, parce que je pensais toujours qu'ils n'abordaient pas le problème de la bonne manière. Vous ne pouvez pas supposer que tout est toujours explicable. Deuxièmement, la qualité des témoins a commencé à me préoccuper. Un certain nombre de cas ont été rapportés par les pilotes militaires, par exemple, et je les connais pour être assez bien entraînés, ainsi c'est comme cela que j'ai commencé pour la première fois à penser que, peut-être bien, il y a là quelque chose de vrai.
Le fameux "gaz des marais" qui a été cité plus tard finalement m'a poussé à bout. A partir de ce moment, j'ai commencé à regarder les rapports d'un oeil différent, et cela m'a amené à dire que certains d'entre eux pourraient être des OVNIS réels.
STACY: Alors que votre propre attitude changeait, l'attitude de l'Air Force envers vous a-t-elle changé, elle aussi?
HYNEK: Certainement, tout à fait, en fait. Dans le fond, je pourrais ajouter que le défunt dr. James E. McDonald, un bon ami à moi qui était alors météorologiste atmosphérique à l'Université de l'Arizona, avait eu quelques échanges assez vifs avec moi à ce sujet. Il avait l'habitude de beaucoup m'accuser en disant "vous êtes le conseiller scientifique de l'Armée de l'Air, vous devriez marteler les portes des généraux et insister pour obtenir qu'un meilleur travail soit entrepris." Je lui disais, "Jim, je suis du sérail, vous ne connaissez pas leur mentalité". Ils étaient soumis aux instructions du Pentagone, suivant les recommandations du Robertson Panel de 1953, qui étaient que le sujet entier doit être discrédité, un point c'est tout, sans aucune question à ce sujet. C'était l'attitude régnante. Le Panel avait été assemblé par la C.I.A, (III), et j'y avais été invité, mais je n'ai pas été invité à signer la résolution. Si on me l'avait demandé, je ne l'aurais pas signé, parce qu'ils ont pris une attitude complètement négative au sujet de tout. Ainsi quand Jim McDonald m'accusait de commettre une sorte d'injustice scientifique, j'ai dû lui dire que si j'avais fait ce qu'il me demandais, les généraux ne m'auraient pas écouté. Ils écoutaient déjà le dr. Donald Menzel et les autres gars du département d'astronomie de Harvard.
STACY: Avez-vous pensé qu'ils vous auraient montré la porte et invité à ne pas revenir?
HYNEK: Dans les 15 jours, j'imagine. Vous êtes familier avec le cas de Tycho Brahe et de Johannes Kepler dans l'histoire de l'astronomie? Brahe effectué des observations et n'a pas su quoi en faire, et Kepler, qui était myope, ne pouvait pas faire ces observations. En fait, j'ai joué le rôle de Kepler en face de Tycho Brahe au sein de l'Air Force. J'ai su que l'Armée de l'Air obtenait des données et j'ai voulu y jeter un oeil, alors j'ai fait usage intensive des photocopieuses à Wright-Patterson. J'ai gardé pratiquement un double de leurs dossiers parce que je savais qu'un jour ces données seraient utiles. Vers la fin, cependant, je parlais à peine avec le Major Quintanilla qui était responsable (IV). Nous avions commencé en tant qu'amis vraiment proches et alors les choses se sont vraiment gâtées parce qu'il a avait un lieutenant qui était un vrai "pisse-en-lit", je trouvais. Tout devait être soit "Jupiter ou Vénus" ou ceci ou cela. Vous n'avez aucune idée de quelle fermeture d'esprit, de quelle attitude fermée il s'agissait. J'ai continué maladroitement dans ces conditions, mais je puis sans risque dire que le pendant toute la durées ou j'étais avec l'Armée de l'Air nous n'avons jamais eu quoi que ce soit qui pouvait même ressembler de loin à un dialogue scientifique le sujet.
STACY: Ils n'étaient pas vraiment intéressés par une recherche véritable sur ce sujet à ce moment?
HYNEK: Ils ont dit qu'ils étaient intéressé sérieusement, naturellement, mais ils auraient fait des mains et des pieds pour empêcher qu'un cas valable puisse parvenir à "l'attention des médias". Pour tous les cas qu'ils avaient résolus, ils n'avaient aucun problème pour en faire communication aux média. C'était vraiment très regrettable... Je pense leur plus grande erreur au départ, fut de ne pas confier l'affaire aux universités ou à certain groupes scientifiques. Ils ont considérée que c'était une question relevant du renseignement militaire et se trouvaient de plus en plus embarrassés par l'affaire. Après tout, nous payons l'Armée de l'Air en Dollars sonnants et trébuchants pour qu'ils assurent la sécurité de notre espace aérien et cela aurait été de mauvaises relations publiques pour eux d'avouer qu'il y a quelque chose là haut là, mais qu'ils sont impuissants. Ils ne pouvaient pas faire cela, et ainsi ils ont pris des mesures, c'est humain, pour protéger leurs propres intérêts. Ce qu'ils ont dit était que nous avons résolu 96 pour cent des cas et que nous pourrions avoir résolu les quatre autres pour cent si nous avions juste essayé plus sérieusement.
STACY: Étaient-ce les fameuses observations du Michigan de 1966, expliqués après comme étant des "feux follets" qui finalement mené l'Armée de l'Air à demander la caution d'une université honorable?
HYNEK: Oui, cela, comme vous le savez, c'est devenu une sorte de plaisanterie nationale et le Michigan fut bientôt connue comme "l'état des feux follets." Par la suite, cela a eu comme conséquence une audition congressionnelle réclamée par un membre du Congrès d'Etat, Gerald Ford, qui naturellement plus tard est devenu Président des Etats-Unis. La recherche a été confiées au Comité de Brian O'Brien qui a fait un très bon travail. Si leurs recommandations avaient été suivies, les choses se seraient améliorées. Ils avaient recommandé que les OVNIS ne soient plus l'affaire de l'Armée de l'Air mais confié à un groupe d'universités, pour étudier la chose aussi bien que possible. Et bien, elles ne sont pas allées à un groupe d'université, elles sont allées à une université et un homme dont ils étaient sur, à savoir, le dr. Edward Condon à l'Université du Colorado. C'était ainsi que le Comité Condon et par la suite son rapport ont été réalisés.
STACY: Avez-vous été jamais invités à témoigner avant, ou à conseiller le Comité?
HYNEK: Dans les premiers jours ils m'ont invité à leur parler, à leur donner des informations, mais ce fut tout. Ils n'ont certainement pas eu l'intention de prendre conseil auprès de moi ou utilisé quelque conseil que ce fut de ma part.
STACY: En 1968, le rapport généralement négatif de Condon a été rendu public et l'Armée de l'Air a utilisé ses conclusions pour se tirer d'affaire en ce qui concerne les OVNIS. Etiez-vous encore un consultant ou un conseiller officiel à ce moment-là?
HYNEK: Ah, oui, j'étais avec l'Armée de l'Air du début jusqu'à la fin, mais c'était juste sur le papier. Personne n'avait encore coupé la tête du poulet, mais le poulet était mort. Les derniers jours du Projet Blue Book, c'était juste du rangement de paperasse.
STACY: Au sujet du phénomène OVNI lui-même, où en était-on à ce moment?
HYNEK: Et bien, comme vous le savez, le rapport Condon déclara qu'un groupe de scientifiques avait étudié les OVNIS et que le sujet était clos. Les OVNIS, naturellement, n'ont pas pris la peine de lire le rapport et pendant la vague de 1973, ils sont revenus en force.
Source :http://ufologie.net/htm/hynekintf.htm