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Les mystères de Baalbeck (Héliopolis)
Une cité très ancienne
Le site fut sans doute occupé dès l’âge du bronze. Des fouilles ont mis au jour des vestiges antérieurs à la conquête d’Alexandre et le nom de Baalbek, relève d’une origine sémitique, peut-être cananéenne. Baalbek, la « ville de Baal », doit son nom au grand dieu phénicien Baal. Dans la Bible, elle apparait sous le nom de Baalath. Après la conquête d’Alexandre, Baalbek appartint aux Lagides, jusqu’en 200, puis aux Séleucides, et enfin à Rome, mais avec un intermède égyptien, lorsque Marc Antoine concède cette ville à Cléopâtre. Sous les Séleucides, Baalbek possédait un oracle renommé. C’est durant sa période ptolémaïque, que Baalbek reçut le nom d’Héliopolis. Un jumelage aurait existé entre Héliopolis (Baalbek) et sa consœur égyptienne du même nom : un pèlerinage était d’ailleurs organisé entre les deux cités. Sous Auguste, Rome créa (27 av. J.-C.) deux colonies, peuplées de vétérans romains, à Béryte (Beyrouth) sur la côte et à Héliopolis.
Epoque romaine
Baalbeck : détail d’une frise du temple de Zeus.Les vestiges visibles remontent à l’époque romaine, aux trois premiers siècles de notre ère. La ville fut conçue sur un plan classique ; les rues s’organisant en damier sur la base de deux grandes artères, le decumanus et le cardo. Le site comportait trois sanctuaires principaux : ceux de Jupiter, de Bacchus et de Vénus.
C’est pour montrer toute la puissance de l’Empire romain qu’Auguste décida la construction d’un grand sanctuaire à Héliopolis : les travaux commencés sous son règne se prolongèrent jusqu’à la fin du IIe siècle. Il a été bâti en conformité avec les principes caractérisant l’architecture religieuse romaine, et les éléments du décor sont empruntés au répertoire ornemental gréco-romain, mais l’organisation tient compte des usages religieux de l’Orient. A titre d’exemple, les autels de Baalbek sont beaucoup plus importants que ceux des sanctuaires romains ; les temples comportent des escaliers, à côté de leur entrée principale, qui permettent d’accéder au toit, sans doute pour des activités cultuelles, alors qu’il n’en existait pas dans les temples romains.
Le sanctuaire de Jupiter
Baal fut assimilé à Jupiter, et on vit apparaitre le nom de Jupiter héliopolitain. Le sanctuaire de Jupiter, le plus ancien, fut construit en plusieurs étapes. Sur un podium préexistant inachevé, érigé sous les Séleucides, et sans doute dédié à Baal, les Romains entreprirent d’édifier le plus grand temple de son genre à l’époque classique. Le temple était déjà bien avancé sous Néron, mais l’ensemble ne fut achevé et inauguré qu’au IIIe siècle, sous les Sévère.
Après un propylée, on accédait à un portique à douze colonnes corinthiennes encadrées de deux tours, ce qui donnait à l’ensemble une allure fortifiée. Selon une inscription latine, un légionnaire aurait fait recouvrir d’or l’un des deux chapiteaux des colonnes. Puis, on débouchait dans une cour hexagonale unique par son plan dans le monde romain. Elle comportait des exèdres, au nord et au sud, sculptés d’un riche décor. Cette cour orientée à l’ouest était un espace d’attente et de recueillement pour les fidèles, avant qu’ils n’accèdent à la grande cour, au-delà de laquelle il leur était interdit d’aller.
Baalbeck : colonnade du temple de Zeus.Cette grande cour (135 mètres sur 113) comportait en son centre deux bassins pour les ablutions et était entourée de portiques richement décorés. Devant le temple lui-même, deux grands autels étaient élevés, un autel-tour et un petit autel : le premier, haut de dix-huit mètres, permettait aux pèlerins d’accéder au sommet afin d’apercevoir l’image du dieu, au fond de la cella du temple dont l’accès leur était interdit ; le second devait être réservé aux prêtres et servir aux sacrifices.
Par un escalier monumental à trois volées, les prêtres atteignaient le temple de Jupiter dont ne subsistent que les colonnes, hautes de vingt mètres. Ce temple est le plus grand (88 mètres sur 48) de tout le monde romain. Il était probablement périptère, avec dix colonnes en façade et dix-neuf sur les longs côtés. Si son plan intérieur était similaire à celui du temple de Bacchus, il comportait un pronaos précédé de huit colonnes et d’une cella.
L’énigme du Trilithon
Sur le côté ouest du podium du temple de Jupiter, on peut observer trois lourdes pierres, de 750 à 1 000 tonnes chacune, appelées le Trilithon. Comment a-t-on pu déplacer de telles masses à une époque reculée (antérieure aux Romains) ? A moins de deux kilomètres du site, existe une quatrième pierre encore partiellement attachée au sol et pesant elle-même 1200 tonnes. Les spécialistes ont estimé qu’il aurait fallu 40 000 hommes avec l’aide d’une rampe pour déplacer un seul de ces blocs depuis la carrière d’origine. Des traces de cercles concentriques de 4 mètres de rayon sont visibles sur les blocs. Quelle peut bien être leur origine ? Le mystère reste entier.
Le sanctuaire de Bacchus
Construit au IIe siècle, il est beaucoup mieux conservé. On y pénètre par un escalier à trois volées, comme dans le temple de Jupiter. Le temple lui-même est périptère. Bien que de dimensions inférieures à celles du temple de Jupiter (69 mètres de long sur 36 de large), il figure, lui aussi, parmi les plus grands temples du monde romain. Il se composait d’un pronaos précédé de huit colonnes et d’une cella, entourée de demi-colonnes, comportant au fond un escalier menant à un adyton où trônait la statue du dieu. Le décor sculpté était particulièrement abondant et riche. Le temple était lui aussi précédé d’un autel où l’on pouvait sacrifier bovins et ovins.
Le sanctuaire de Vénus
C’est un monument plus tardif de la fin du IIe et du début du IIIe siècle ap. J.-C. Il se singularise par l’originalité de son plan - une cella circulaire - ainsi que par l’harmonie de ses formes dans une cité dont les autres sanctuaires sont marqués de gigantisme. Ses murs décorés de niches en coquille le firent attribuer par les archéologues à Vénus.
Des temples renommés
Avant la conquête d’Alexandre, le culte s’adressait à trois divinités orientales : Hadad, dieu de la foudre qui donnait aussi les pluies bienfaisantes, Atargatis, qui assurait l’humidité du sol et la fécondité des hommes et des bêtes, et Adonis, jeune dieu de la végétation en qui s’incorporait le renouveau et la force vitale des plantes et des troupeaux. Rome se borna à leur donner des équivalents romains : Jupiter, Vénus et Mercure.
Les cultes originaux se transformèrent en cultes mystiques destinés à consacrer la renaissance après la mort. Dans ce contexte, celui de Bacchus connut un grand succès, particulièrement dans les cités de la côte phénicienne et durant les deux premiers siècles, puis les mystères de Bacchus conquirent Rome. Cette évolution conduisit tout naturellement à assimiler Adonis, non plus à Hermès mais à Bacchus, et à lui dédier un grand temple dont la décoration intérieure comporte maintes allusions à sa personnalité divine.
La notoriété des sanctuaires de Baalbek et des divinités s’étendit à l’ensemble du monde romain. Outre les sacrifices, les cultes donnaient lieu à des pratiques de prostitution sacrée et Baalbek possédait un oracle célèbre. L’importance de Baalbek était telle, que partout, en Occident comme en Orient, on trouve des autels dédiés à la triade héliopolitaine. Il n’est pas étonnant que le paganisme y soit demeuré actif jusqu’en 554, même si Constantin y interdit la prostitution sacrée et que Théodose y fit construire une basilique.
http://www.cliolamuse.com/spip.php?article535
Le mystère:La phénoménale pierre "Hadjar el Gouble" à Baalbek est probablement la plus grosse pierre taillée sur Terre. Au jour d’aujourd’hui aucune grue ne pourrait soulever cette pierre ! Ses dimensions sont de 21 m. de long, la section carrée d’environ 4,3m et sa masse est estimée à 1200 tonnes !
Elle se trouve dans une carrière non loin de l’Acropole romaine qui est bâtie sur une terrasse à laquelle sont incorporées trois pierres similaires bien que très légèrement plus petites.
Source :
http://www.scientox-web.info/Mysteres-de-Baalbek-Heliopolis.html