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Homme de lettres autant qu'aviateur, Antoine de Saint-Exupéry évoque pour de nombreuses générations d’enfants le Petit Prince publié en 1943.
Sa disparition au cours d’une mission de reconnaissance aérienne, en 1944, a suscité de nombreuses interrogations. Saint-Exupéry l’aviateur Antoine de Saint-Exupéry n'est pas uniquement un écrivain pour enfants. Né en 1900 dans une famille noble désargentée, il fait ses études dans des pensionnats catholiques avant de préparer, sans succès, le concours d'entrée à l'École navale. Mais il a la passion de l'aviation et il obtient son brevet de pilote en 1921. En 1926, il entre à la compagnie Latécoère, où il est responsable des premiers long-courriers vers l'Afrique et l'Amérique du Sud.
Aviateur, Saint-Exupéry a été un des pionniers de ce qui fut peut-être la dernière épopée de l’histoire de l’aviation.
« Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort... ».
Saint-Exupéry avait neuf ans quand Blériot fit la première traversée de la Manche. Il en avait douze quand il prit son baptême de l’air, et il est aisé de comprendre combien la place décisive de l’aviation dans le déroulement de la Première Guerre mondiale dut le fasciner.
Saint-Exupéry entreprend plusieurs raids, notamment entre Paris et Saigon. Il participe, avec jean Mermoz, aux premiers vols intercontinentaux de l'aviation postale, mais se fait surtout connaître, au cours des années 1930, par des oeuvres littéraires qui font de lui un écrivain pilote.
Saint-Exupéry l’écrivain-pilote Parmi les œuvres les plus marquantes : Courrier Sud (1930), Vol de nuit (1931), dont l'action, largement autobiographique, se déroule en Amérique du Sud, et surtout Terre des hommes (1939), qui vaut à l'auteur le grand prix du roman de l'Académie française.
Antoine de Saint-Exupéry a fait un récit très précis de l'accident qu'il a vécu le 30 décembre 1935, alors qu'il tentait de battre le record Paris Saigon : son avion, le Simoun F-ANXY s'est écrasé à la frontière de la Libye et de l'Égypte. Il erre trois jours dans le désert avant d'être sauvé par un Bédouin. C'est le quatrième accident de sa carrière, celui qui lui inspirera, entre autres, le début du Petit Prince. Pressé par d'importants besoins d'argent, il rédige dès janvier 1936 pour le journal l'Intransigeant plusieurs articles qui paraissent sous le titre Prison de Sable et formeront cinq chapitres de son livre Vol de Nuit.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Ex, qui a toujours la passion de l'aviation, cherche à s'engager. Mais, en 1939, il est déclaré inapte au service actif et muté à l'arrière comme instructeur. Il revêt alors l'uniforme de l'armée de l'air et sert bientôt dans le groupe de reconnaissance 11/33, alors qu'il approche de la quarantaine.
Après le débarquement en Afrique du Nord, Saint-Exupéry se rend à Alger en mai 1943 et multiplie les contacts pour servir de nouveau dans le groupe de reconnaissance où il a fait ses preuves au début de la guerre.
Mais les temps ont changé: les engins utilisés par les aviateurs alliés sont beaucoup plus sophistiqués que ceux auxquels il est habitué. Grâce à ses relations, il vient à bout des réserves que son âge suscite et reçoit l'autorisation d'effectuer cinq missions de guerre au sein du groupe de reconnaissance 11/33 basé en Corse, qu'il réintègre. En tout, il mènera dix missions à bord d'un Lightning P-38, avion à double fuselage, très perfectionné et pouvant voler à 700 km/h, mis au point aux États-Unis avec la participation de Lindbergh.
Le dernier vol de Saint-Exupéry Saint-Ex outrepasse les limites de l'autorisation exceptionnelle qui lui avait été délivrée par le commandement allié. Lors de sa sixième mission, le 29 juin 1944, jour de son 44e anniversaire, il est menacé de suspension après s'être égaré au-dessus des Alpes et avoir oublié de déclencher son signal d'identification radio.
Il atterrit en catastrophe à Borgo, aux environs de Bastia, en Corse. Sa dernière mission est prévue pour le 31 juillet: son supérieur hiérarchique devait lui annoncer à son retour le prochain débarquement allié en Provence ainsi que son interdiction de vol.
Bien que non inscrit sur le tableau des vols, il a insisté pour décoller. Le nom de code de l'opération - une reconnaissance au-dessus de Grenoble et Chambéry - est Soda
Saint-Exupéry monte dans l'étroite carlingue du Lightning n" 223. Toutes les vérifications d'usage ont été effectuées, la météo est bonne. Il est 8h45 du matin lorsque l'appareil décolle. Vingt-cinq minutes plus tard, le poste radar signale qu'il a dépassé les côtes françaises. A 13 heures, l'avion, qui doit être à court de carburant, n'est toujours pas réapparu sur l'aérodrome de Borgo. Il faut se rendre à l'évidence : le commandant Saint-Exupéry est porté disparu. L'épave de l'avion ne sera jamais retrouvée. Ainsi commence une énigme que plus d'un demi-siècle d'investigations n'a presque pas entamée.
Les hypothèses sur la disparition de Saint-Exupéry Certains ont soutenu la thèse d'un suicide, qu'aucun écrit de l'aviateur ne permet toutefois de corroborer.
Celui-ci était conscient des risques qu'il prenait en pilotant à son âge un appareil comme le Lightning et il ne semblait pas redouter la mort, comme en témoignent ces lignes écrites à la veille de sa disparition :
« Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. »
De là à envisager qu'il soit allé au-devant de la mort, il y a un pas que rien ne permet de franchir.
On a aussi évoqué la possibilité que Saint-Exupéry ait atterri clandestinement quelque part afin de disparaître dans l'anonymat. Est-il envisageable, dans ce cas, que toute trace se soit à jamais perdue ?
La thèse de l'accident - la plus probable - a été soutenue par de nombreux commentateurs: les raids précédents de l'aviateur s'étaient parfois soldés par des incidents, mais il ne semble pas pour autant qu'il ait été un pilote médiocre.
On a longtemps cru qu'il avait été abattu par la chasse allemande au-dessus de la Provence, sur la foi d'une lettre, publiée en 1972, dans laquelle un aviateur allemand déclarait avoir abattu un P-38 le 31 juillet 1944: si ce document relate un certain nombre de faits vérifiés dans les archives de la Luftwaffe, il en présente d'autres qui ont été contestés par les spécialistes.
En 1992, des recherches sont lancées dans la baie de Nice, où l'on suppose que l'appareil de Saint-Ex s'est écrasé. En vain. Mais cela ne signifie évidemment pas que l'épave ne dorme pas au fond de la Méditerranée: un avion qui heurte l'eau peut se désagréger, et ses débris sont difficiles à retrouver.
L'affaire rebondit en septembre 1998, lorsqu'un chalutier naviguant entre Cassis et Marseille attrape dans ses filets une gourmette portant le nom de Saint-Exupéry et des débris d'aluminium (ceux d'un Lightning P-3
. Cette zone n'avait jamais été explorée jusqu'alors, mais les espoirs s'évanouissent vite, car toutes les recherches effectuées dans un rayon de 100 km² demeurent infructueuses. Le mystère demeure.
Quoi qu’il ait pu se passer, Saint-Exupéry ne pouvait rêver mort mieux accordée à sa vie et plus propre à le faire entrer dans la légende : héros de la guerre, héros jusqu’au bout, qui avait mis en pratique cette morale du dépassement qu’au fil de ses livres il avait mise en place, il pouvait facilement, dans une France qui comptait ses résistants torturés et morts, représenter le disparu que chacun avait dans la mémoire.
Bibliographie principale
Les plus célèbres mystères de l’histoire, sélection du Reader’s Digest
http://le-mystere-paranormal.xooit.com/t480-La-mysterieuse-disparition-de-Saint-Exupery.htm